Les anciens fumeurs, plus sujets à la dépression ?

arrêt du tabac un imapct négatif sur le moral

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Aux Etats-Unis, une étude a permis de constater que l’arrêt de la cigarette a un impact négatif sur le moral. Cet impact est différent chez chaque ancien fumeur. Chez certains, ceci se traduit par une dépression et chez d’autres, il est lié à la consommation de cannabis ou d’alcool. Cet impact négatif sur le moral constitue encore un des facteurs de rechute de ces anciens fumeurs.

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Sommaire

L’arrêt du tabac

Si ces fumeurs ont décidé d’arrêter le tabac, c’est qu’ils ont pris conscience du danger qu’il représente. Fumer augmente le risque d’exposition à certaines maladies dont le diabète, le cancer du poumon et l’asthme. Il accélère aussi le vieillissement cutané et peut même faire perdre la vue. Toutefois, dès qu’on arrête le tabac, l’ancien fumeur ne récolte que des éléments positifs. Sur les premiers jours après l’arrêt du tabac, il retrouve petit à petit le goût et l’odorat. Sur les semaines qui suivent, sa respiration et son souffle s’améliorent. Au bout de trois mois, si l’ancien fumeur n’a pas rechuté, il sera plus facile pour lui de s’adonner à des exercices physiques.

On ne va pas se mentir : arrêter de fumer serait bénéfique pour la santé et pour l’organisme. Côté moral, cet arrêt n’est pas si positif. Une enquête américaine publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine s’est penchée sur le cas de ces anciens fumeurs qui ont arrêté la cigarette conventionnelle entre 2005 et 2016. D’après cette étude, on a pu constater que nombreux sont ceux qui ont réussi leur sevrage tabagique, mais au bout de quelques semaines, quelques-uns sont tombés dans la dépression et d’autres se sont créés une nouvelle addiction avec l’alcool ou le cannabis. Evidemment, la dépression, la consommation de drogue et d’alcool sont des appels au tabac.

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Un vrai impact sur le moral

Ce sont plus de 67 000 individus qui ont participé à cette enquête sur l’arrêt du tabac. L’association américaine qui a réalisé l’enquête s’est aussi penchée sur les statistiques sur la consommation de drogue et d’alcool. En combinant les données, elle a pu faire les conclusions suivantes :

  • Entre 2005 et 2016, ce sont 6,04 % de ces anciens fumeurs qui sont tombés dans la dépression. Certains d’entre eux ont choisi de reprendre la cigarette conventionnelle pour remonter la pente.
  • Pendant cette période, ce sont près de 10% des anciens fumeurs qui ont eu recours au cannabis pour lutter contre le manque de nicotine,
  • Toujours pour le même laps de temps, ce sont environ 22% d’anciens fumeurs qui ont consommé de façon abusive l’alcool. Quelques-uns d’entre eux ont bien évidemment fait une rechute.

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sevrage tabagique et dépression

De plus en plus de personnes sont parvenu à arrêter de fumer aux Etats-Unis

Les statistiques évoquées ci-dessus ne concernent que les Etats-Unis. Cet impact sur le moral n’a tout de même pas empêché ces Américains à arrêter la cigarette conventionnelle. En 2002, la proportion d’anciens fumeurs, notamment ceux qui sont arrivés à bout de leur sevrage tabagique, était de 44,4% et en 2016, ce chiffre est passé à 50%.

Jusqu’à ce jour, on ne peut pas nier que ces anciens fumeurs sont exposés à la dépression s’ils ne sont pas suivis correctement. Il y a aussi d’autres qui plongent dans la consommation de substances problématiques. Il est difficile de protéger ces anciens fumeurs de la drogue, notamment de la marijuana. Cette dernière en particulier commence à être légalisée dans de nombreux Etats. Certains fumeurs l’utilisent même comme remplacement de la cigarette à tabac.

Cette étude a été réalisée pour mettre la puce à l’oreille des autorités, des professionnels de la santé et aussi des fumeurs qui suivent un sevrage tabagique. Il faut prendre conscience que cet impact négatif de l’arrêt du tabac peut très vite replonger dans la cigarette à tabac. Malgré ces statistiques, on ne peut pas se fixer que l’arrêt du tabac conduit systématiquement à la dépression. On ne peut pas non plus nier les risques de développer des problèmes psychologiques comme l’anxiété et la nervosité.

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Plus d’anciens fumeurs en France

En France, le nombre de consommateurs de tabac est estimé à près de 15 millions. Toutefois, la proportion d’anciens fumeurs ne cesse d’augmenter. Si on se réfère à la prévalence du tabagisme quotidien du dernier baromètre de la Santé Publique France, les chiffres sont passés de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, ce qui fait une baisse de 2,5 points. Chaque année donc, c’est près d’un million de fumeurs quotidiens qui passent au statut d’« ancien fumeur ». Cette baisse en Hexagone peut s’expliquer par les différentes mesures mis en place, notamment le Mois sans tabac et le paquet neutre. Il ne faut pas non plus fermer les yeux sur les hausses du prix du paquet de cigarettes.

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La manière douce pour arrêter le tabac

Aussi importante que soit votre volonté et votre motivation pour arrêter de fumer, pour éviter la rechute, la dépression et la consommation de l’alcool et la drogue, il faut opter pour la manière douce. Ceci consiste à réduire le nombre de cigarettes à tabac à fumer. Avec cette technique, il est plus facile de contrôler les symptômes de manque. Pour ce sevrage, le fumeur ne doit pas se fixer un objectif dans le temps. Il devrait plutôt être attentif aux besoins de son corps et baisser petit à petit le nombre de cigarettes. Pour les grands fumeurs, il est possible de combiner cette méthode avec l’adoption de substituts nicotiniques ou de la cigarette électronique.

Cette méthode a été d’ailleurs été soutenue par une équipe de chercheurs de l’Université de Copenhague suite à leur étude. Les fumeurs, participants à cette étude, qui ont arrêté le tabac du jour au lendemain ont présenté des effets similaires à ceux de la démence sur le cerveau. L’oxygénation et l’afflux sanguin dans leur cerveau baissent en moyenne de 17%. Ceux-ci replongent alors très vite ces prétendus « anciens fumeurs » à reprendre la cigarette à tabac ou à se tourner vers d’autres substances, notamment l’alcool et la drogue.

Dossier – Arrêter de fumer sans grossir : que faire ?

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