Contrairement à la théorie selon laquelle la cigarette électronique est un bon moyen pour arrêter de fumer, d’autres idées s’interrogent sur les éventuels risques de dépendance que son utilisation peut entraîner chez les individus non-fumeurs. Des recherches ont été effectuées sur le sujet, portant sur des résultats qui ne soutiennent nullement cette théorie.
Sommaire
Les arguments avancés par l’OMS sur le sujet
L’un des organismes précurseurs de cette idée concernant les effets de dépendance causés par l’e-cigarette est l’Organisation Mondiale de la Santé. En effet, celle-ci avance que le recours à ce produit par les non-fumeurs et éventuellement, les jeunes, peut provoquer une dépendance à la nicotine. Il faut savoir que la cigarette électronique contient cette substance, mais en moindre quantité par rapport à la cigarette traditionnelle. D’une manière jugée logique par les scientifiques de l’OMS, la consommation de la nicotine à partir du vapotage pourrait donc amener les jeunes à en demander plus, en parlant de la nicotine.
La situation est d’autant plus à craindre puisque le produit électronique est considéré chez les jeunes actuels, comme un accessoire de mode, attractif de par sa conception fantaisiste et ses différents parfums. L’OMS parle donc du « principe de précaution » en demandant l’arrêt de la commercialisation de la e-cigarette auprès des mineurs.
L’OMS use également des résultats de l’une des dernières recherches scientifiques à propos des effets de la nicotine sur le cerveau d’une personne qui en consomme. En effet, selon cette étude, cette substance provoque un besoin de plus en plus accru chez l’individu, besoin pouvant migrer vers d’autres substances plus dangereuses, telles que la drogue et le cannabis.
Une idée qui reste au stade de théorie
D’autres scientifiques contredisent cependant cette théorie de l’OMS en évoquent l’absence de preuves pouvant renforcer cette idée. Effectivement, la dépendance évoquée par l’organisation ne peut être effective que lorsque l’e-cigarette est utilisée pour des bouffées prises d’une manière très rapprochée. Dans le cas d’usages isolés tout au long de la journée, la nicotine ingérée n’aura aucun effet de dépendance sur l’individu puisqu’elle sera assimilée à des patchs.
Des utilisateurs réguliers essentiellement déjà fumeurs
Dans un autre contexte, les études démontrent que l’utilisation de la cigarette électronique par les non-fumeurs est encore faible. Effectivement, ceux qui y ont recours sont essentiellement les fumeurs, habitués des produits traditionnels. Les chiffres obtenus par l’Office for National Statistics du Royaume-Uni le démontrent puisque seulement 0,1% des non-fumeurs sont des utilisateurs de ce produit, contre 11,8% chez les fumeurs et 4,8% chez les anciens fumeurs.
Les mêmes études dans plusieurs pays démontrent la même tendance, notamment en Pologne où seulement 8,8% de non-fumeurs ont essayé ce produit contre 38,2% d’habitués à la nicotine.
Il en est de même au Royaume-Uni où des jeunes entre 13 et 18 ans ont été sollicités pour essayer la cigarette électronique. Seulement une infime partie a accepté tandis que chez les fumeurs, 90 % des personnes enquêtées se sont lancées.
Par ailleurs, la plupart de ces enquêtes et expériences ont permis aux scientifiques de constater que ceux qui ont essayé le produit électronique ne sont pas forcément devenus des utilisateurs réguliers. En effet, dans le cas de la dernière enquête effectuée au Royaume-Uni, seulement 1,8% de ceux qui l’ont essayé l’utilisent à un rythme régulier même si le nombre d’utilisateurs a augmenté de 7 à 10% entre 2013 et 2014. Dans le même contexte, une étude globale portant sur 32 pays a permis de chiffrer le pourcentage de consommateurs réguliers de nicotine par e-cigarette à seulement 2% chez les non-fumeurs.
L’effet dépendance infondé
En ce qui concerne l’effet dépendance que l’OMS a évoqué en parlant de la nicotine contenue dans les recharges de e-cigarette, une étude sur 1300 jeunes démontre le contraire de cette théorie. En effet, sur ces individus à qui on a demandé d’expérimenter la cigarette électronique, seulement une personne est devenue un utilisateur régulier.
Par ailleurs, les derniers chiffres sur le tabagisme ont admis en 2013, le nombre de fumeurs le plus bas à l’échelle internationale. La situation est d’autant plus encourageante lorsque la e-cigarette est tout juste mise en promotion auprès du public.
Toutefois, il est important de surveiller la tendance croissante de l’usage de la cigarette électronique par les jeunes. Ce produit offre aujourd’hui à plusieurs d’entre eux leur première expérience de la nicotine. À suivre donc dans cette étude.